Ce qui m’a marqué, dans les premières pages, ce n’est pas tant l’histoire que le style : très long, alimenté en inutiles détails comme s’il fallait nécessairement atteindre une longueur de phrase minimale. « Ses cheveux sont emprisonnés dans un bonnet noir, fin, tendu comme un tipi sur sa tête. Polaire sur le dos, fermeture Éclair remontée jusqu’aux narines, par-dessus le cache-nez, legging molletonné avec la marque de la virgule inscrite sur les fesses : sa tenue de sport la recouvre comme une seconde peau, très suggestive, ne laissant aucune place à l’imagination. Les vêtements sombres épousent parfaitement toutes les courbes de la silhouette gracieuse. » Bon, c’est une joggeuse par temps froid, quoi, pas de quoi en faire un chapitre complet !
Et puis, soit qu’on s’habitue soit que l’auteur a senti arriver la tendinite, le style ampoulé laisse rapidement place à l’intrigue. Le piège s’installe, l’avertissement devient crainte, peur, contrainte. Jusqu’à l’affrontement à mort entre des quidams qui, à l’origine, rentraient juste chez eux après une journée de boulot. Jusqu’au retournement, où celui qu’on croit n’est pas celui qu’on croit. Jusqu’à, même, cet ultime retournement où le personnage qu’on croyait coupable n’était encore pas le bon…
L’histoire est dynamique, prenante, perturbante parfois. Le scénario est bien amené, bien calculé, crédible même…
Auteur à creuser, il a écrit 2 autres bouquins…