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« Franck Sinatra dans un mixeur » – Matthew McBride

« Sid me saisit par les cheveux, souleva ma tête de la moquette et me força à regarder.
– Vise un peu « Sans-Couilles »
Je clignai des yeux, battis des paupières. Celuis qu’il appelait « Sans-Couilles » […] avait fourré Frank Sinatra dans un mixeur. Le gros mixeur jaune que Frank n’aimait pas.
– Frank !
Sid regarda « Sans-Couilles » et éclata de rire.
[…]
Le mixeur bascula à terre. Il tourna un moment et Frank émit un glapissement atroce. »

« Dans l’ombre du Paradis » – Viveca Sten

Une nouvelle enquête de l’inspecteur Thomas Andreasson et de Nora Linde, le duo créé par Viveca Sten et qui a inspiré la célèbre série Meurtres à Sandhamn diffusée sur Arte

« Glen Affric » – Karine Giebel

« Il regarde les cicatrices de la prison, toujours visibles.
Indélébiles.
Il songe à Achour, à Nanosh. C’est con la vie, hein John ?
– La mort, c’est encore plus con…
Pourquoi emporte-t-elle tous ceux qu’il aime, comme s’il la semait autour de lui ? »

« Quarantaine » – Peter May

« La scène qu’il découvrit en bas était inimaginable. Des milliers de corps nus allongés à perte de vue sur des palettes de bois, jetés en tas comme des mannequins dans une usine de poupées, bras et jambes entremêlés, étrangement lumineux, à peine humains. Les vapeurs de désinfectant masquaient les détails […]. Des zombies en combinaison de protection bleue, sans visage derrière leur visière en plastique teinté, évoluaient au ralenti entre les volutes de fumée, à la façon des astronautes sur la Lune, sortant les cadavres des fourgnons pour les empiler sur de nouvelles palettes. »

« Sœurs » – Bernard Minier

« Il contacta sa fille sur Skype ce soir-là. Elle apparut sur l’écran, son bébé dans les bras. Servaz ne s’était toujours pas habitué à ces technologies qui permettaient de relier Toulouse à Montréal et d’entrer dans l’intimité de chaque foyer, qui rapetissaient le monde au point de lui ôter une bonne partie de sa magie. Il y voyait un progrès mais aussi un terrible danger –celui d’un monde sans murs, sans portes, sans recoins où se cacher, sans possibilités de penser à l’abri du bruit et des injonctions. Un monde livré à l’instantanéité, au jugement des autres, à la pensée unique et à la délation, où le moindre geste s’écartant de la norme vous vaudrait d’être suspect et par suite accusé, où la rumeur et les préjugés remplaceraient la justice et la preuve, un monde sans liberté, sans compassion, sans compréhension. »

« Le silence » – Dennis Lehane

« Ils sont pauvres parce que la quantité de chance qui circule dans ce monde est limitée et qu’ils n’en ont jamais reçu la moindre part. Si la chance n’atterrit pas en plein sur vous quand elle tombe du ciel, si elle ne vous trouve pas sur son chemin quand elle se réveille le matin et qu’elle se met à chercher quelqu’un à qui elle va s’attacher, vous ne pouvez rien y faire. Il y a bien plus de gens dans ce monde qu’il n’y a de parts de chance, alors ou bien vous êtes au bon endroit au bon moment, à la seconde même où la chance fait son apparition – une seule fois et pour ne plus jamais revenir. Ou bien vous n’y êtes pas. Et dans ce cas… »

« Comment braquer une banque sans perdre son dentier » – Catharina Ingelman-Sundberg

« – Bon, je comprends, dit le policier en jetant un coup d’oeil à sa montre. Vous m’avez parlé d’un kidnapping, ça concerne qui ?
– Euh… personne en particulier. Nous avons kidnappé les tableaux du Musée national.
– Ah, c’était dans ce sens-là. Et comment avez-vous fait ?
– Nous les avons décrochés et mis sur le déambulateur
– Oui, oui, je vois. Puis vous les avez emportés chez vous. Avez-vous d’autres délits à signaler ? »

« Jeu de dames » – Nicolas Druart

« Toulouse, périphérique, sortie 16. Les trois témoins de l’exécution de sang-froid d’une joggeuse deviennent les cibles du tueur en série. Pris au piège d’un stratagème macabre, ils sont menés dans un jeu de piste au bout duquel ils n’ont qu’une chose à perdre : la vie. »