Catégorie : Coup de cœurPage 1 de 2
« J’ai regardé James avec dans l’œil le plein de bonté parce qu’ils faut toujours montrer au con qu’il est un con plein de bon sens. Le con est un animal grégaire qui aime à être rassuré par des mots simples qu’il pourrait lui-même assembler jusqu’à pondre une phrase sensée. Et comme on ne traite pas un con de con sans un minimum d’indulgence, j’ai accompagné la suite de mon laïus d’un petit sourire bienveillant. »
« Dobey semblait lointain, et pacifique, on le prenait pour quelqu’un de léthargique, alors qu’il tenait son quart avec des doigts de fer, dans ses grosses mains qui avaient la taille d’une paire de robustes gants de base-ball. On le disait cossard, alors qu’à l’instar de quelques rares sages il avait cette étrange faculté d’agir sans qu’on crût qu’il agît, sans qu’on s’en rendît réellement compte, sans bruit, sans mouvement précipité, sans éclat non plus, ce qui rendait à force son commerce vaguement engourdissant. J’aimais bien Dobey et Dobey m’aimait bien. »
« Je suis une putain de start-up criminelle asymétrique. J’ai une expérience limitée en matière de stratégie de guerre. Je fais du partage de bureaux, je sous-traite et je franchise, mais ce que j’ai surtout c’est un concept fondamental, un élan qui me pousse en avant, et le fait irréfutable que je suis plus taré qu’une boule de poils en fibre de verre. Je me fous du territoire. J’en ai rien à branler que le monde brûle. Je suis une zone autonome temporaire ambulante en pleine escalade nucléaire. »
« Parce que vivre, c’est ça. Vivre, c’est avoir peur, avoir mal. Vivre, c’est risquer. Vivre, c’est rapide et dangereux. Autrement, ça s’appelle survivre. Toute mon enfance, j’ai survécu. Désormais, je veux vivre. Ou mourir.[…] J’ai servi d’esclave à ceux qui ignorent la pitié. J’ai apprivoisé la peur, la solitude. J’ai appelé au secours, j’ai perdu ma voix, mon innocence et ma dignité. J’ai appris le silence, le deuil et la servitude. J’ai détesté, et même haï. J’ai aimé, si fort que je me suis consumée de l’intérieur. »
« Mais ce matin, il ressentait cet étrange sentiment de destruction dans ses veines. Sentation d’étouffement, malaise familier qui s’imposait à lui comme une évidence. La liberté est synonyme de bonheur ; et cette fille qui préparait son petit déjeuner, chez lui, dans sa cuisine, était une souffrance. »
Ou :
« Peut-être simplement parce qu’il partait du principe que les bonnes femmes sont trop compliquées. Et qu’il n’aimait guère se compliquer la vie. » L’auteure semble savoir de quoi elle parle…
J’avais en quelque sorte trouvé ma voie. Il me semblait que j’étais fait pour ça, la chasse aux cons. Je sens bien qu’exprimé ainsi, cela peu paraître un peu surprenant, mais outre le fait que nombre de chercheurs consacrent leur vie à des sujets d’étude bien plus bizarres, mon combat m’apportait un tel apaisement que pour rien au monde je n’y aurais renoncé.
« Si j’avais eu la SS à ma disposition, j’aurais veillé à ce que cette obscure « centrale de parti » parte en fumée dès la nuit suivante et à ce que ses membres, des lâches tous autant qu’ils étaient, puissent réfléchir dans le bain de leur propre sang aux véritables principes de la pensée populiste-faciale. Mais à qui pouvais-je demander ça dans cette époque pacifique où les gens avaient perdu l’habitude d’user de la violence la plus élémentaire ? »
« Un thriller éclairant qui n’a de cesse d’être rattrapé par la réalité. Ce qui le rend à la fois intéressant et effrayant. » Libération.