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« Glen Affric » – Karine Giebel

« Il regarde les cicatrices de la prison, toujours visibles.
Indélébiles.
Il songe à Achour, à Nanosh. C’est con la vie, hein John ?
– La mort, c’est encore plus con…
Pourquoi emporte-t-elle tous ceux qu’il aime, comme s’il la semait autour de lui ? »

« Pour seul refuge » – Vincent Ortis

« Car le monde appartenait au Verbe et il avait été celui qui savait en jouer. Un discours émaillé d’un vocabulaire adapté à son auditoire, modulé par une voix agréable, pouvait vous faire avaler des tombereaux de théories fumeuses. […] Cependant, pour que le charme opère, il fallait […] ne pas regarder par terre où se trouvait cette enfant, les cuisses écartées, violée. »

« La chambre des morts » – Franck Thilliez

« Vigo roula l’emballage de ces croissants, le jeta au bas des marches puis observa les passants qui déviaient pour éviter le maigre obstacle. Amusante cette manière d’agir sur les courbes de vie sans le moindre effort. Là, cette femme avec son sac rouge. Hop ! un pas de travers à cause de la boulette. Une demi-seconde dérobée à sa matinée. Une action qui allait se répercuter sur des milliers de gens, des milliards d’atomes. Elle allait croiser d’autres personnes que celles initialement prévues –prévues par qui ?–, influer inconsciemment sur leur rythme, leur comportement. L’air se déplacerait d’une façon différente, les odeurs aussi, de timides molécules olfactives donneraient soudain l’envie au buraliste du coin de fumer et donc de servir un client 5 secondes plus tard. Pressé, plus nerveux, l’homme roulerait un peu plus vite au retour. Pas grand chose, peut être 1 km par heure supplémentaire. Son attitude jouerait sur une infinité de trajectoires, de comportements, qui eux-mêmes … »

« La liste de nos interdits » – Koethi Zan

« Mes sens ont été assaillis par l’odeur viciée de l’endroit : transpiration, lubrifiants et fluides corporels indéterminés se mélangeaient et supplantaient les effluves de désinfectant industriel. […] L’homme était grand. […] Il tenait une laisse en cuir noir au bout de laquelle était attachée une femme mince, vêtue de cuir des pieds à la tête. Seuls ses yeux étaient visibles, nous scrutant dans la fente de la cagoule. Sa bouche était dissimulée derrière une fermeture Éclair. Elle se tenait voûtée, se traînant derrière lui à petits pas irréguliers, comme si elle était blessée. »

« Jeu de dames » – Nicolas Druart

« Toulouse, périphérique, sortie 16. Les trois témoins de l’exécution de sang-froid d’une joggeuse deviennent les cibles du tueur en série. Pris au piège d’un stratagème macabre, ils sont menés dans un jeu de piste au bout duquel ils n’ont qu’une chose à perdre : la vie. »

« Du feu de l’enfer » – Cédric SIRE

« Hadès pencha la tête sur le côté. Ses cornes frémirent, s’allongèrent et dessinèrent des sourires pervers au sein des volutes d’encens.
– Toi ? Tu tuerais ta sœur ?
– Nous n’avons pas à mourir tous les deux.
– Ariel ! Ils ne nous laisseront pas vivre de toute façon !
– […] Je tente ma chance. Donnez-moi ce putain de couteau. Je le ferai…
Les mains tordirent ses bras dans son dos. On la redressa pour exposer sa gorge. Les individus qui tenaient Ariel le lâchèrent. […] La cloche tintait comme une folle, un pouls proche de l’orgasme, dans la lumière entièrement rouge désormais.
– Donne-nous notre meurtre. Divertis les dieux.
Il tendit la lame à Ariel. »

« Labyrinthes » – Franck Thilliez

« Elle conseillait son bourreau, discutait avec son kidnappeur, lisait les livres d’un tueur. Un jour, elle avait même ri à une de ses anedcotes, et ça lui avait déchiré le ventre. Elle s’en était voulu des semaines durant. »

« L’étudiant hésita, puis alla baisser le store de la fenêtre, installan t une légère pénombre dans la chambre.
– Je devrais vous mettre dehors et faire comme si je ne vous avais jamais vue, mais, au fond, moi aussi j’ai envie de savoir ce qui s’est passé. Ce que l’autre Lysine est devenue. »

« La bête d’Alaska » – Lincoln Child

« On aurait dit que Peters s’était fait happer par une batteuse. Ses vêtements étaient en lambeaux et des coupures lacéraient toute la surface de son corps. Une profonde déchirure verticale tailladait sa poitrine, faisant saillir les côtes inférieures, béantes, leur extrémité nue et propre. L’entaille s’élargissait à hauteur de la région abdominale, exposant le ruban rouge et gris des viscères […] Le crâne broyé s’affaissait mollement du tronc cérébral, la matière grise s’épanchant dans les restes écrasés des cavités sinusales. »