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« Marquée à vie » – Emelie Schepp

« – Mais ensuite tu les tues, ces enfants.
– Et après ? De tout temps, on a tué des enfants. Même dans la Bible, on parle de meurtres d’enfants. Tu ne te rappelles pas ? Dans l’évangile selon Matthieu ? […] La mort est une arme en elle-même. Elle permet de montrer à tes ennemis qui tu es. J’utilise des enfants pour éviter le risque d’avoir des rivaux. »

« L’homme craie » – C.J. Tudor

« Les orbites vides me rendent mon regard. Quelques mèches de cheveux fragiles, fins comme des fils de barbe à papa, s’accrochent au crâne jauni. »

« La Saignée » – Cédric Sire

« – L0rdoFw@R: Enlève-lui un sein avec le couteau. Montre bien comment tu fais. Et ensuite, fais-lui manger.
 
 
Le bourreau regarde la caméra et lève un pouce.
 »

« Venin » – Sharon Bolton

« – Et il existe des gens qui parviennent à faire ce que vous racontez ? À ne faire plus qu’un avec les serpents ?
– Je l’ai vu plusieurs fois
– Vous pouvez, vous ?
– Nan. J’ai été mordu plus de fois que je ne peux les compter. Mais j’ai vu un chef tribal tendre trois serpents noirs papous en travers du corps à demi nu d’une jeune fille. Elle était droguée, mais pas lui. Les serpents ne les ont pas touchés, ni elle ni lui. J’ai vu de jeunes indiens trimballer des cobras mortels des heures durant pendant que les sorciers-guérisseurs faisaient leurs trucs. […]
 »

« Les cicatrices » – Claire Favan

« Cette arrestation n’est qu’une putain de goutte d’eau dans l’océan de sa vie de merde, mais quelle goutte ! Celle qui donne envie de hurler, de se cogner à tête contre les murs jusqu’à oublier qui il est encore une fois… Est-ce qu’un mec lambda comme lui, un loser au passé déjà jonché de malheurs, peut vraiment être accusé des crimes d’un autre sans que personne s’interpose ? »

« Dernière station avant l’autoroute » – Hugues Pagan

« Dobey semblait lointain, et pacifique, on le prenait pour quelqu’un de léthargique, alors qu’il tenait son quart avec des doigts de fer, dans ses grosses mains qui avaient la taille d’une paire de robustes gants de base-ball. On le disait cossard, alors qu’à l’instar de quelques rares sages il avait cette étrange faculté d’agir sans qu’on crût qu’il agît, sans qu’on s’en rendît réellement compte, sans bruit, sans mouvement précipité, sans éclat non plus, ce qui rendait à force son commerce vaguement engourdissant. J’aimais bien Dobey et Dobey m’aimait bien. »

« Derrière la haine » – Barbara Abel

« Sans compter ses accusations erronées, ses réactions inconsidérées, son air buté, oui, cet air buté qu’il avait parfois envie d’effacer d’une gifle, menant une guerre sans merci contre les démons rescapés d’un passé qui, aujourd’hui plus que jamais, le taraudaient d’un besoin de vengeance plutôt encombrant »

« Vindicta » – Cédric Sire

« D’un geste sec et précis, il lui disloque la mâchoire. Le hurlement de Cassagne explose, le monde tourbillonne autour de lui. Une brutale traction dans l’autre sens achève de briser l’articulation de la mandibule de de l’os temporal. Le craquement semble lui fracturer la tête de part en part. Son cri se mue en gargouillis tandis que sa mâchoire inférieure se détache. Centimètre après centimètre, elle est arrachée à son crâne […] »