« Bobby est frappé de constater que quelque chose d’irrémédiablement détruit et de totalement indestructible à la fois vit au plus profond de cette femme. Et ces deux caractéristiques ne peuvent pas coexister. Une personne détruite ne peut pas être indestructible. Une personne indestructible ne peut pas être détruite. Et pourtant elle est assise là, devant lui, détruite et indestructible. Ce paradoxe fiche une trouille pas possible à Bobby. »
Courant 1974, à South Boston, une toute jeune femme descendante d’une lignée irlandaise disparaît, sans raison, sans préavis.
Dans le même temps, un jeune Noir se fait percuter mortellement par un train.
A cette période, la politique de déségrégation crée des tensions raciales d’une ampleur inhabituelle entre des quartiers qui jusque-là vivaient en s’ignorant.
Au milieu de tout ça, la mère de la jeune fille, en quête de compréhension et de vérité, voit se fermer devant elle toutes les portes de sa communauté car elle gratte sur des points que tout le monde préfère ignorer : la drogue, la ségrégation, les corporatismes…
On assiste alors à la lente montée d’une colère froide, d’une recherche de vérité sans compromis, on participe alors à la destruction d’une femme dont le monde disparaît, dont les idéaux se fracassent sur les murs de sa société.
Ce bouquin nous immerge dans un quartier de Boston, dans des vies de familles, dans la vie d’une femme seule. Il nous ramène à une époque pas si lointaine dont les convictions n’ont pas encore totalement disparu. Et surtout il nous plonge dans le quotidien, dans la tête de Mary Pat Fennessy : c’est là que se joue le thriller, la totalité du scénario. L’appréhension, la découverte, la douleur, les envies de meurtres et… la fin, que je ne divulgâche pas.
Si vous passez devant, prenez-le…
Traduit de l’américain par François Happe