Catégorie : GiebelPage 1 de 2
« Il regarde les cicatrices de la prison, toujours visibles.
Indélébiles.
Il songe à Achour, à Nanosh. C’est con la vie, hein John ?
– La mort, c’est encore plus con…
Pourquoi emporte-t-elle tous ceux qu’il aime, comme s’il la semait autour de lui ? »
« À défaut de son amour, j’aurais au moins sa peur. Je serais au moins sa fin. […] Rien ne m’arrêterait. Ni un homme, ni un ordre, ni un flingue. Rien »
« Parce que vivre, c’est ça. Vivre, c’est avoir peur, avoir mal. Vivre, c’est risquer. Vivre, c’est rapide et dangereux. Autrement, ça s’appelle survivre. Toute mon enfance, j’ai survécu. Désormais, je veux vivre. Ou mourir.[…] J’ai servi d’esclave à ceux qui ignorent la pitié. J’ai apprivoisé la peur, la solitude. J’ai appelé au secours, j’ai perdu ma voix, mon innocence et ma dignité. J’ai appris le silence, le deuil et la servitude. J’ai détesté, et même haï. J’ai aimé, si fort que je me suis consumée de l’intérieur. »
« Elle, la haine. La seule à pouvoir le remettre debout. La seule qui l’a aidé à tenir en taule. Rester un prédateur, ne pas devenir une proie. Donner les ordres, ne jamais les recevoir. Rendre les coups. Sans aucune pitié. Choisir, toujours. La haine, qui ne l’a jamais quitté depuis que son père l’a abandonné. La haine, sa colonne vertébrale, sa force, le levier de sa puissance. Plus efficace que n’importe quel flingue. Il faut éviter de la diluer dans les sentiments. Pure, elle doit couler dans ses veines, saturer son cerveau. Abolir le doute, le désespoir, la peur.»
« Mais ce matin, il ressentait cet étrange sentiment de destruction dans ses veines. Sentation d’étouffement, malaise familier qui s’imposait à lui comme une évidence. La liberté est synonyme de bonheur ; et cette fille qui préparait son petit déjeuner, chez lui, dans sa cuisine, était une souffrance. »
Ou :
« Peut-être simplement parce qu’il partait du principe que les bonnes femmes sont trop compliquées. Et qu’il n’aimait guère se compliquer la vie. » L’auteure semble savoir de quoi elle parle…
« J’ai souvent détesté ma vie. Je n’ai rien construit, à part un cimetière pour mes rêves. » « Il encaisse tout, supporte tout. Comme un bon soldat de cette saloperie d’armée qu’on nomme humanité. » « Chaque jour, elle grandit, s’épanouit en vous, diffusant lentement le poison dans vos veines et jusque dans vos muscles. Elle agite vos nerfs, gangrène votre cerveau. Bientôt, elle vous envahit totalement, tel un liquide glacial. Elle devient votre unique sentiment, votre seule raison de vivre. Votre obsession. »
Avez-vous un cauchemar, Jeanne ? Suis-je devenu votre cauchemar ?
Oui.