Sophie a bien du souci à se faire. Parce que folle comme elle est, avec quelques meurtres sur le dos, elle ne va pas pouvoir échapper aux flics bien longtemps. Sauf que dans le bouquin, il n’y a pas de flics.
Il n’y a pas non plus d’intrigue, puisqu’on partage la vie de Sophie, mais un déroulé objectif durant lequel on se demande, à chaque page, ce que Lemaître va bien pouvoir inventer pour nous tenir encore plus en haleine.
Dans ses livres précédents, j’avais noté « un humour très fin, distillé comme un film très mince sur chaque phrase ». On ne le retrouve pas ici, mais plutôt « une menace très fine distillée etc etc ». Le style est sobre, centré exclusivement sur les deux personnages. Deux personnages qui écrivent, inexorablement, une histoire dont on sent qu’elle ne pourra pas s’achever paisiblement.
Et si le style, le rythme m’ont emmené d’une traite jusqu’à la fin, c’est peut-être cette grande attente que l’auteur a fait naître qui m’a empêché de savourer un dénouement trop facile, un retournement trop prévisible.
A mon goût, ce livre n’a pas trouvé son équilibre exact. N’en demeurent pas moins une écriture sans reproche et une approche intéressante du suspense…